Pépère n°18 – Tout va très bien, madame la Marquise !!

C’est la 3ème chronique où je vous parle de « La Poste » d’ ARTEMARE !
Certains esprits chafouins, voire chichiteux, vont s’étonner ou glousser d’un ravissement morbide, devant mon insistance à rester bloquer sur ce sujet postal, somme toute banal et qui n’entraîne pas de grands bouleversements pour le commun des mortels de notre commune.
J’entends déjà leurs commentaires :
« Il radote Pépère . Il a perdu les pédales. Voila-t-y pas qu’ il nous rabâche toujours la même rengaine : La Poste ,La Poste, La Poste …Complètement timbré, le pauvre vieux ! Nous fait une fixation intellectuelle post-postale ».
De là à diagnostiquer,vu mon âge avancé, les prémices de la maladie d’Alzheimer, n’est qu’un pas qu’ils ne manqueront pas de franchir allégrement, évoquant, à demi-mots, les symptômes dévastateurs, sur mon cerveau fatigué, d’ une dégénérescence inéluctable de mes neurones, signe avant coureur d’une démence neurodégénérative dont l’issue fatale sera la perte totale de mes fonctions cognitives!!
Et voila Pépère, d’un coup, mis au chômage intellectuel et réduit à l’état de zombie mental, pauvre bougre à qui l’on souhaite une belle fin de vie dans une institution feutrée pour vieux retraités aliénés.
Pourtant, cette fois, si j’ose dire, « ce n’est pas moi qui en remet une couche! »
Je me réfère au dernier bulletin municipal, où notre bon Maire nous souhaite ses bons vœux…en Avril !
Eh oui ! Vous avez bien lu : les vœux de la nouvelle année souhaités après la floraison du printemps ! Fallait le faire et « il » l’a fait !
A ce rythme-là, notre bon Maire pourra condenser, pêle-mêle dans un unique bulletin municipal annuel, les vœux du nouvel an, l’ensemble des fêtes carillonnées et souhaiter de bonnes vacances d’été à ses administrés !
Un seul bulletin par an. Belle manière, somme toute, de faire des économies de fonctionnement. On pourrait même allègrement se passer du document, lequel, vous en conviendrez, ne brille que par la qualité de son papier glacé!
Ainsi, dans la feuille de chou municipale, le remplacement de la poste sous sa forme traditionnelle, par une agence postale communale aux services limités, nous est présenté comme une avancée sociale. Et, pour apporter un peu de consistance à son article aussi vide que les caisses de l’État après la Covid, l’auteur, dans un blabla dithyrambique, dresse l’inventaire des fonctions élémentaires proposées, tels l’achat de timbres et les envois postaux.
Utiles précisions, en effet, au cas où certains d’entre nous, distraits, n’auraient pas compris que les timbres et l’affranchissement du courrier se font….à La Poste et non chez le Boulanger!
Le seul hic dans toute cette histoire, c’est que ce service communal n’est plus accessible à tous les administrés. Le bureau étant fermé les après-midis et le samedi, les travailleurs qui se lèvent tôt les jours de semaine, devront se déplacer à Culoz ou Belley !
Diminution des horaires et restriction des prestations !
Pour une belle avancée sociale, c’est une belle avancée sociale!
Et pourtant, cette situation, et, d’une manière plus générale, la lente dégradation des services et des biens de la commune, constatée depuis son élection, ne semble pas émouvoir notre Bon Maire, lequel, sur la photo du bulletin municipal, pose devant un micro des années 50, guilleret et rigolard, à l’image d’un vieux crooner des kermesses patronales ?
Je le soupçonne même de vouloir nous pousser une petite chansonnette sur l’air de « Tout va très bien madame la marquise », associant ainsi la destinée de la commune aux déboires de cette malheureuse châtelaine qui terminera ruinée.
« Tout va très bien, mes chers concitoyens.
Tout va très bien, tout va très bien.
À part une chose qu’il faut que je vous dise... »
...Et là, je vous laisse le soin d’énoncer la litanie déjà longue, de ratés, de déboires et de loupés dont il nous a habitué au cours de ses trois années de mandat.
Cependant, je ne peux m’empêcher d’éprouver un sentiment d’affection à son égard. Car, enfin, comment un seul homme peut-il attirer autant la poisse autour de lui, aussi sûrement que le paratonnerre attire la foudre ?
Il est vrai que nous connaissons tous, dans notre entourage, des gaffeurs invétérés et des beaufs endurcis poursuivis par la guigne, la malchance collée aux basques comme le sparadrap du Capitaine Haddock dans les aventures de Tintin.
Et malgré tout, ces poissards patentés conservent, contre vents et marées, un optimisme imperturbable qui frise l’abnégation ! Avouez que l’on ne peut être que béat d’admiration devant leur flegme à accepter les événements sans broncher.
Toutefois, chers amis, tentons de conserver un brin de lucidité critique
et méfions-nous des chants…
…Des chants sirupeux de ces vieux crooner-losers à la voix fatiguée, qui annoncent que « tout va très bien , Madame la Marquise », alors que le Titanic, lentement mais sûrement, s’enfonce dans les profondeurs de l’océan !
En attendant les jours meilleurs, prenez bien soin de vous !

