Pépère n°16 – « Post.e … Mortem »

« Poste…Mortem ! »
Curieux titre, me direz-vous, qui doit en laisser plus d’un pantois et interrogatif sur ma santé morale !
Je devine leur trouble teinté d’ incompréhension : « Mais, qu’est-ce qui nous dit, Pépère, aujourd’hui ? Aurait-il, soudain, un furieux coup de déprime, une envie morbide de jeter l’éponge et passer de l’autre côté du miroir ?»
Que nenni, mes amis ! Rassurez-vous ! Mes facultés cérébrales sont intactes et mon mental n’est pas encore en berne !
Et pourtant…
Quelle que soit la direction où mon regard se pose, l’horizon n’incite pas à la franche rigolade. Le prix du litre d’essence grimpe plus rapidement que la retraite des vieux, conséquence d’une inflation qui galope allègrement à la vitesse de la marée montante au Mont St Michel, c’est à dire comme le pur sang du tiercé dominical ! A ce rythme, la « boite de pâté de campagne pur porc » atteindra le prix du caviar, ce qui, avec l’augmentation concomitante de la baguette, rendra le sandwich SNCF hors de portée du travailleur français moyen.
Côté géo-politique, c’est pas mieux ! A l’est de nos frontières, Poutine tente de recoller, à grand renfort de bombes, mais en vain, les morceaux d’un empire russe révolu et éclaté, tandis que son homologue Nord-coréen n’en finit pas de faire joujou avec ses nouvelles fusées à longue portée, semant la panique parmi ses proches voisins. Tout ça, sous le regard agacé d’un Président américain dont le comportement, à la limite de la sénilité, inquiète fortement la communauté internationale.
Et ce n’est pas l’arrivée prochaine de Papa Noël qui va apaiser les tensions ! Il y a belle lurette que la trêve de fin d’année, comme les traditions humanistes de nos anciens, ne sont plus respectées. Ainsi, la perte des valeurs spirituelles et éthiques endort les consciences universelles et les plus forts renforcent leur instinct de prédateur, écrasant, au passage, les plus faibles de leur mépris arrogant.
Hélas, dans ce domaine, notre pays, jadis si soucieux de préserver les droits de l’Homme, n’est pas le dernier à donner le mauvais exemple. Notre code de l’honneur, considéré autrefois comme la frontière à ne pas franchir entre le Bien et le Mal, vole en éclat, laissant libre court à une dérive instinctive de survie animale.
Face à notre perte d’identité nationale, les beaux discours de politiciens professionnels érigent la laïcité comme panacée universelle pour soigner les maux de nos compatriotes, effaçant, par ignorance ou calculs morbides, nos traditions judéo-chrétiennes et nos coutumes ancestrales.
Ainsi, au sommet de l’état, sur les bancs de l’Assemblée Nationale, le « Nupes’ Show » démontre chaque mercredi, la triste réalité du grand déclassement de nos institutions. Triste spectacle coécrit avec la complicité des cocos, des socialos et des écolos-bobos.
A grands coups d’invectives haineuses et outrancières, plagiant le « Bébête Show », émission parodique des années 80, ces marionnettes de pacotille insultent leurs collègues d’en face, avec toute l’impunité de leur statut de député, illustrant de manière éclatante la vulgarité du niveau du débat parlementaire actuel, lequel, en qualité, atteint péniblement la hauteur d’une nappe phréatique au mois d’août.
De leurs loges célestes, dominant la scène de ce théâtre de boulevard , Kermitterrand, Black-Jack et Marchie la cochonne doivent se retourner dans leur fauteuil d’orchestre !
À la base de la pyramide politique, ce n’est pas mieux ! L’exemple venant d’en haut, quelques communes, dont la notre, sont parfois gérées à coups de canif dans les convenances éthiques, par ambition personnelle d’élus médiocres ignorant les outils déontologiques liés à la fonction.
Cependant, loin de moi l’idée de remettre en cause le suffrage universel. Après tout, nous avons les dirigeants qu’on mérite, à défaut d’avoir ceux qu’on désirait.
ARTEMARE, comme toutes les communes de France et de Navarre, n’a pas échappé à la règle démocratique. Les citoyens, dans un grand élan patriotique, ont choisi leurs représentants pour administrer et gérer les biens publics au mieux des intérêts individuels et collectifs.
Toutefois, et c’est bien connu, chaque règle comporte des exceptions. C’est le charme de la vie qui confirme que l’erreur est humaine. Ce n’est pas pour autant que l’on doit excuser et gracier les contrevenants, surtout récidivistes. Il serait en effet trop facile de pardonner, à l’envi, les fautifs coutumiers du fait. La tolérance, même biblique, a ses limites, mais les mauvaises habitudes ont la vie dure !
Le constat de l’absence de ligne directrice dynamique de gestion de notre commune, alliée à une léthargie généralisée des élus actuels, obligent, encore une fois, à nous interroger sur leurs compétences.
La saga de La Poste d’Artemare en est, hélas, une parfaite illustration.
Créée sous forme de MSAP (Maison de Services Au Public) en 2016 à l’initiative de l’ancienne municipalité, cette institution a permis de conserver un service public de qualité, ouvert 24h par semaine, pour le plus grand confort des administrés. Une réalité attestant de la volonté d’une équipe municipale dynamique et compétente.
Cependant, il y a trois ans, le législateur décrète une réorganisation générale des services publics qui prévoit la transformation des MSAP en MFS (Maison France Services), dont l’objectif annoncé consiste à renforcer l’accueil et l’ accompagnement des citoyens dans leurs démarches administratives.
Ainsi, lors du Conseil Municipal de septembre dernier, Monsieur le Maire annonce la fermeture du bureau de poste dans sa forme actuelle, avec, pour dommage collatéral, la disparition de la MSAP.
Pas grave, dit-il. Pas de problème pour notre commune ! Le premier magistrat se lance alors dans un monologue croquignolet ou, à grand renfort de pirouettes verbales, de circonvolutions abracadabrantesques, il affirme, en compensation, la « création d’une Agence Postale Communale, complétée d’une MFS satellite de celle de Belley », sans, bien entendu, avoir obtenu l’aval, ni les garanties des instances régionales.
Diantre ! Quel optimisme !,
ou, plus exactement,
Quelle méconnaissance des mécanismes administratifs !
En effet, il oublie de préciser, notre bon Maire, que le réseau national d’implantation prévoit une MFS par canton. Mais, par une logique dont seule l’Administration a le secret, le notre en possède déjà deux, ce qui fait de l’Ain le département le plus doté de France dans ce domaine.
Sachant que la MSF la plus proche est située à Champagne-en-Valromey, vous comprendrez, chers amis, qu’il faut plus qu’un simple souhait extatique d’un édile béat pour espérer l’implantation d’une troisième structure, de surcroît dans notre commune.
Force est donc de constater que nous nous sommes faits griller la priorité par nos voisins !
Force est de constater, une fois encore, le manque cruel de mordant municipal et je crains fort, hélas, que ce projet nous passe sous le nez, avec pour conséquence financière la perte de la subvention annuelle de fonctionnement de 30 000€ allouée aux seules MSAP labellisées France Services !
Fallait donc se réveiller plus tôt !
Ainsi acculé, augurant le souffle d’un fiasco imminent, notre édile cherche alors le bouc émissaire idéal pour lui refiler la patate chaude postale. Ce sera Patrick CHAIZE, sénateur de l’Ain, qu’il accuse lui avoir adressé une fin de non recevoir dans cette affaire. Bobard grossier, mais qui, en cas d’échec, lui permettra de sauver la face. Ainsi l’honneur sera sauf !
Et, pendant ce temps, la Poste file tout droit vers son tragique destin.
Mort annoncée qui justifierait de poursuivre les auteurs pour négligence et non-assistance à services publics en danger avec circonstances aggravées !
En attendant les jours meilleurs, prenez bien soin de vous !

