Journée des droits de la Femme 2021 : Des Pionnières Bugistes !

Thème 2021 fixé par l’ONU : « leadership féminin : pour un futur égalitaire dans le monde de la COVID-19 »
En France, c’est seulement en 1982, à la demande d’ Yvette ROUDY, ministre des droits des femmes sous la présidence de François MITTERAND que cette journée des droits des femmes est instaurée.
La journée internationale des droits des femmes ne peut pas être abusivement réduite à une fête des femmes : cette journée est issue de l’histoire des luttes féminines dès 1911 en Europe et en Amérique sur proposition de Clara ZETKIN essentiellement pour revendiquer :
- Le droit de vote et d’éligibilité
- Le droit au travail
- La fin des discriminations (harcèlement, violences,..)
- Plus tard s’ajoutera le droit à la contraception et à l’interruption de grossesse
Cette journée a été officialisée par les Nations Unies en 1977
Cette journée se veut l’occasion de faire le bilan de la situation des femmes dans la société et de revendiquer des droits légitimes. Une histoire de combat. Pour rappel la première manifestation en Europe a eu lieu à Bruxelles en novembre 1972 avec la présence remarquée de Simone de Beauvoir.
Si, il y a quelques années les mouvements féministes ont fait valoir leurs revendications visant à valoriser le statut des femmes, complémentaire de celui des hommes, mais spécifique de leur situation de femme (mère de famille, dépendance, contraception,…) c’est aujourd’hui avec le pouvoir développé de l’information que s’exprime avec plus de détermination l’inacceptable de certaines situations de harcèlement, soumission et violence. Les manifestations féminines d’unité et solidaires au Brésil en 2020 en sont un exemple.
Rappelons qu’en France
- le droit de vote et d’éligibilité des femmes n’existe que depuis 1945 et la loi sur la parité date de 2000 ;
- la loi sur les droits des femmes de 1974 (Simone VEIL) en complément de la loi NEUWIRTH en 1967 et la loi relative à l’interruption volontaire de grossesse date de 1975 (Simone VEIL), et nous n’oublions pas l’engagement de l’avocate Gisèle HALIMI
- Les situations de discrimination au travail restent au cœur du débat avec encore aujourd’hui une différence d’encore moins 17% sur les salaires entre hommes et femmes pour des compétences identiques et des emplois similaires, même si l’on constate une amélioration bien réelle pour les jeunes générations (formation, emploi, responsabilité,…) ; l’engagement des femmes se remarque également en de nombreux domaines. Certaines situations s’inversent aussi par exemple le nombre de médecins femme est désormais plus important que le nombre de médecins homme, et cet équilibre tenterait à s’inverser également pour le métier d’avocat.
Parlons de quelques pionnières en quelques domaines : elles sont nombreuses et ce petit article est très réducteur de la réalité
- 1861 : Julie Victoire DAUBIE fut la première femme titulaire du baccalauréat
- 1885 : Madeleine BRES fut la première femme médecin
- 1897 : la Duchesse d’Uzès fut la première femme à obtenir son permis de conduire
- 1925 : la bretonne Joséphine PENCALET (PCF) sera élue conseillère municipale. Bien évidemment son élection sera invalidée puisqu’à l’époque les femmes ne sont ni éligibles, ni électrices.
- 1945 : 18 maires femmes sont nommées par les préfets (sous le régime de Vichy)
- 1947 : Léon BLUM nomme une femme : Germaine POINSO-CHAPUIS ministre de la santé et il faudra attendre 1977, soit 30 ans plus tard pour acter de la nomination d’Alice SAUNIER SEITE ministre des universités
- 1967 : la première pilote d’avion fut Jacqueline DUBOUT et la première pilote d’essai Jacqueline ORIOL
- La première candidate à la présidence de la République fut Arlette LAGUILLER en 1974
- La première préfète fut Yvette CHASSAGNE en 1981
- 1996 : la première astronaute est Claudie HAIGNERE
- Enfin une femme en 2020 Johanna ROLAND sera élue présidente d’une association de maires (France Urbaine)
ET PLUS LOCALEMENT
Il serait difficile de citer toutes les femmes qui ont marqué notre territoire et nous nous limiterons à n’en citer que 4 aujourd’hui :
- Tout le monde connait la poétesse, écrivaine et féministe Gertrude STEIN qui a résidé à Culoz en 1943 : elle fait partie de l’histoire locale où chacun lui reconnait sa volonté et la réussite du développement de la littérature et de l’art moderne.
- Jeanine MOIROD sera quelques mois maire d’Oyonnax en 1953 après quelques années de fonction de première adjointe
- Mireille BASCOU sera élue à Ruffieu en Valromey adjointe de 1959 à 1961, puis maire jusqu’en 1989 : 30 ans d’engagement au service de son territoire
- Marcelle LAFONT, celle que l’on appelait mademoiselle, petite fille de Louis LAFONT de l’entreprise Adolphe LAFONT créateur de la célèbre salopette que magnifiera l’humoriste Coluche.
- Chimiste, résistante, et femme politique.
- En 1935 elle sera attachée au cabinet de santé publique au côté de son oncle Ernest alors ministre
- Elle passera son permis poids lourds et son brevet de pilote
- Elle assurera la direction de l’entreprise LAFONT quelques années avant de se retirer à SONGIEU. Elle sera élue adjointe de 1959 à 1966 et maire jusqu’en 1973 : la commune de SONGIEU lui doit la construction du Cercle amical qui fonctionne toujours.
Cette journée internationale des droits des femmes doit être celle de chaque femme, dans sa vie quotidienne pour en affirmer sa féminité, son engagement familial et professionnel, social et politique aussi :
- savoir et faire savoir l’importance du droit de vote
- être respectée en chaque circonstance, au travail et dans la cellule familiale
- se sentir solidaire des lois si difficilement votées en faveur des droits des femmes (discriminations, harcèlement, contraception, interruption de grossesse, …)
- être attentive à la loi sur la parité qui a le mérite d’exister pour que la place des femmes ne soit pas écartée dans l’entreprise, et en politique.
- il n’est que de constater que l’on peut s’exonérer en partie de cette loi en payant des amendes financières : c’est le cas en politique où certains partis préfèrent la pénalité financière plutôt que d’opter pour le principe de la loi avec des binômes hommes femmes entre députés titulaire et suppléant.
- Et puis il peut y avoir le détournement des textes plus subtils et néanmoins légaux : ainsi à ARTEMARE (commune de plus de 1000 habitants) le nombre d’adjoints doit respecter la parité : nommer 3 adjoints ne permet pas ce respect et le choix du maire s’est fait pour 2 hommes et une femme. Avec volonté et bon sens légaliste du respect de l’esprit paritaire, une réflexion plus globale sur l’équilibre H/F de l’exécutif (maire +adjoints) aurait pu être envisagé, le maire étant du genre masculin. L’exécutif d’ARTEMARE c’est au final 3 hommes et une femme.
Cette année le thème 2021 fixé par l’ONU est : « leadership féminin : pour un futur égalitaire dans le monde de la COVID-19 »
Il s’agit de célébrer les efforts déployés par les femmes partout dans le monde pour façonner le futur et une relance plus égalitaire : un défi à relever pour toutes dans leurs diversités, leurs capacités quelques soient leurs situations sociale, économique, culturelle et politique
Très belle journée de conscience approfondie du rôle de chaque femme dans notre société sur le chemin d’une reconnaissance plus égalitaire au bénéfice de toutes et de tous.